INTRODUCTION

LORSQUE J‘AI EXPRIMÉ MON OPINION CONTRE LES NAZIS AU COLLÈGE, CELA A FAILLI ME COÛTER LA VIE.

Dans la région de la Ruhr, une région industrielle de l‘Allemagne de l‘Ouest au début des années 1980: un nouveau camarade de classe de Nils Oskamp nie l‘Holocauste. Nils lui donne son avis sur les meurtres de masse perpétrés par les nazis. Lui, y répond par des bagarres et des embuscades brutales. Toutes ses actions pour obtenir de l‘aide contre telle violence échouent, les camarades de classe ne sont pas intéressés ou ont eux-mêmes peur. Les enseignants ignorent le problème et les parents de Nils ont d‘autres préoccupations. Des hooligans néonazis – guidés par d‘anciens nazis – se chargent du sale boulot dans une spirale de violence contre Nils qui culmine par deux tentatives de meurtre.

Découvrez en avant-première l‘édition internationale augmentée de DREI STEINE.
Plus de cent pages supplémentaires avec de nouvelles scènes.

BANDE ANNONCE

ARTE Journal

25.07.2016

Il s’agit d’une exposition itinérante destinée aux écoles.

Format : 11x panneaux Alu Dibond DIN A0 = largeur 84.1cm x hauteur 118,9cm
Le contenu du roman graphique DREI STEINE est présenté sur un panneau dans la structure suivante : introduction, prologue, acte 1 à 3 et épilogue. Suivent des panneaux sur l’arrière-plan, la scène originale, les récits de conspiration derrière l’extrémisme de droite, le projet DREI STEINE et le programme d’accompagnement pédagogique et le matériel avec des instructions directes pour le travail avec les classes.

INFO BOX
Le roman graphique autobiographique DREI STEINE (trois pierres) a été publié en 2016 par Panini Comics et en tant que qu‘édition scolaire par la fondation Amadeu Antonio Stiftung. Le titre du roman graphique, qui veut dire „Trois pierres“ en français, est inspiré de la tradition juive de placer des cailloux sur les tombes. Dans l‘histoire, Nils Oskamp ramasse trois pierres sur le sol d‘un cimetière juif profané, qui avaient été déposées sur les tombes en guise de commémoration. Au fil de l‘histoire, les trois cailloux acquièrent chacun une signification: le premier caillou sert à l‘autodéfense, le deuxième caillou devient le symbole du refus de la violence et le troisième caillou retrouve sa signification initiale de commémoration des défunts.

 

blank
blank
blank
blank
blank

Prologue

L‘histoire commence par un cauchemar: Nils est pourchassé par plusieurs néonazis et tabassé à coups de batte de baseball. Tout à coup, son fils Tom le réveille. À l‘aide d‘un album-photo, le père raconte à son fils de neuf ans sa jeunesse à Dortmund et pourquoi il lui a donné le nom de son meilleur ami, Thomas. Le cauchemar récurrent reflète les expériences vécues par Nils dans sa jeunesse, au cours desquelles il a failli être tué. Ces cauchemars sont un symptôme du trouble de stress post-traumatique (TSPT) dont Nils a souffert depuis les actes de violence décrits dans Drei Steine dans les années 1980 jusqu‘à la publication de ce livre.

blank
blank
INFOBOX
La violence d‘extrême droite en Allemagne a causé plus de deux cents morts depuis 1990 (début du recensement par les autorités des homicides à motivation politique). Mais il y a aussi les milliers de victimes qui ont été traumatisées par les menaces et d‘autres manifestations de violence. Nombre de ces victimes ont développé un TSPT. Chez Nils Oskamp, celui-ci s‘est manifesté par des cauchemars flashbacks (intrusions traumatiques) récurrents. Le TSPT a été révélé en Allemagne après la Première Guerre mondiale sous le nom de „tremblement du soldat“. Une thérapie comportementale ou traumatique peut aider.
blank

PREMIER ACTE

1983: Dortmund Dorstfeld était alors un faubourg minier et sidérurgique avec beaucoup de chômeurs. Nils a treize ans et va au collège. Après le cours d‘histoire donné par le remplaçant du prof d‘histoire, qui traitait de l‘époque du national-socialisme, Andreas, un nouveau camarade de classe, se présente devant la classe et nie l‘Holocauste. Nils dit à Andreas ce qu‘il pense des nazis, ce qui amène ce dernier à envoyer Dirk, la brute de la classe, contre Nils. Nils se défend en faisant une prise de judo, si bien que Dirk se retrouve la tête la première dans l‘armoire de la classe. Sur le chemin du retour de l‘école, Nils passe devant le cimetière juif qui a été profané par des néonazis le week-end précédent. Les tombes sont recouvertes de croix gammées et de runes SS, les pierres tombales ont été renversées et arrachées de leurs ancrages, les petits cailloux qui avaient été déposés sur les tombes en guise de commémoration gisent désormais dans la boue. Nils ramasse ces cailloux et les met dans la poche de sa veste. Pendant une pause, Nils découvre des graffitis nazis et des autocollants du FAP* dans les toilettes de l‘école. Au moment où il s‘apprête à enlever les autocollants, Andreas et Dirk entrent dans les toilettes. Nils aurait pu faire face à cette menace, mais il s‘agissait d‘une embuscade, car un autre néonazi a sauté d‘une cabine de toilettes et a pris Nils en otage pour que Dirk puisse ensuite le frapper. Lorsque Nils a retrouvé ses esprits, il est retourné en classe, où il a été puni pour son retard.

blank

INFOBOX
L‘Holocauste, également appelé Shoah, désigne l‘horrible assassinat systématique des Juifs, Sinti et Roms européens par les nazis allemands. Ce génocide a causé la mort de plus de 6 millions de personnes. La négation ou la minimisation de l‘Holocauste est interdite par la loi dans de nombreux pays. En Allemagne, le §130 du code pénal stipule que l‘incitation à la haine constitue un crime. Cela inclut également le fait de représenter ou de porter des symboles nazis tels que la croix gammée, car c‘est sous ce symbole que les villes ont été bombardées et les personnes assassinées dans les camps de concentration. Le dépôt de cailloux sur les tombes est une tradition juive de commémoration des défunts.

blank
blank
blank

DEUXIÈME ACTE

Dans la patinoire, Nils repeint le slogan nazi „Deutschland erwache“ (Allemagne, réveille-toi) en ajoutant: „Frühstück ist fertig“ (le petit-déjeuner est prêt) suite de quoi, il est poursuivi par plusieurs néonazis. En grande difficulté, Thomas lui vient en aide. Une amitié commence. Chaque mercredi, les néonazis se retrouvent pour une soirée de camaraderie chez le vieux Fritz, un ancien officier SS et donc un ancien nazi. Le vieux Fritz a ses recruteurs pour le FAP* dans de nombreux établissements scolaires, comme Andreas dans l‘école de Nils. La glorification du national-socialisme se fait également par le biais de Hinz, professeur de musique et d‘histoire. Hinz était déjà enseignant à l‘époque du national-socialisme et est proche de la retraite. En cours de musique, il fait chanter la première strophe de l‘hymne allemand („Deutschlandlied“), qui est extrêmement nationaliste et interdit. En cours d‘histoire, il évoque entre autres ses exploits sur le front de l‘Est. Nils ridiculise ce professeur devant toute la classe. Sur la place de la fête foraine, Nils voit comment le vieux Fritz et le skinhead Erwin tentent de recruter des garçons de douze ans pour sa bande nazie. Nils tombe alors de nouveau dans une embuscade des néonazis. Il utilise le premier caillou qu‘il a ramassé dans le cimetière juif pour se défendre. Thomas vient alors à son secours avec plusieurs copains. Les nazis tentent ensuite de recruter Thomas et l‘invitent à une soirée de camaraderie. Thomas s‘y rend en tant qu‘espion pour Nils. Lors de la soirée de camaraderie, des cours de manipulation d‘opinion ont lieu, au cours desquels la haine contre l‘humanité est attisée et Hitler est vénéré.

blank

INFOBOX
Jürgen Rieger était avocat, fonctionnaire du NPD, du FAP et millionnaire. Il faisait en outre partie de la cellule néonazie de Hambourg autour de Michael Kühnen, Christian Worch et Thomas Wulf (Steiner). Cette cellule hambourgeoise était principalement responsable de la structuration de la scène néonazie en Allemagne de l‘Est et de l‘Ouest après la réunification et coresponsable des pogroms et des incendies criminels de 1991 à 1993 à Hoyerswerda, Rostock Lichtenhagen, Mölln et Solingen, dirigés contre des personnes migrantes ou
réfugiées.

blank
blank
blank
blank

TROISIÈME ACTE

C‘est en donnant à manger à sa perruche dans le salon de ses parents que Nils se fait tirer dessus avec un fusil. La police prévenue ne mène pas d‘enquête et se contente de rédiger une plainte contre inconnu pour dommages matériels. Comme il y a des fusils de la Wehrmacht dans la vitrine du vieux Fritz, Nils a une petite idée de celui qui lui a tiré dessus. Il confronte alors Andreas personnellement à ses soupçons après les cours. Lorsqu‘Andreas tente de lui arracher les yeux, Nils se met en colère et saisit un caillou. Finalement, Nils décide de ne pas utiliser la force et enfonce simplement la pierre dans le sol à côté de la tête d‘Andreas.

Quelques jours plus tard, les pneus du vélo de Nils sont crevés par des clous. Alors qu‘il est hors de vue de l‘école, il est poursuivi par une moto et renversé par le conducteur. Plusieurs néonazis surgissent d‘une cachette et lui donnent des coups de pied. Le SS Michi (son vrai nom est SS Siggi, Sigfried Borchardt) du Borussenfront fait fuir les autres élèves qui pourraient l‘aider. Nils est presque battu à mort et ne se réveille qu‘après plusieurs heures, grièvement blessé. En sang, il se traîne sur plusieurs kilomètres jusqu‘au médecin de famille, d‘où il est emmené à l‘hôpital. Thomas est la première personne qui lui rend visite à l‘hôpital et lui propose de demander des comptes aux auteurs lors d‘une bagarre collective. Nils décide à nouveau de ne pas recourir à la violence et dénonce les auteurs pour qu‘ils soient traduits en justice.

Cependant, les principaux auteurs du Borussenfront ne sont pas convoqués au tribunal, car ils ont un alibi pour l‘heure des faits. Les agresseurs nazis de l‘école de Nils sont représentés par l‘avocat nazi Jürgen Rieger, qui négocie une peine de 27 heures de travail social pour les auteurs. Andreas, le chef des néonazis de l‘école, n‘est pas sanctionné, il est simplement transféré dans la classe parallèle. Malgré tout, Nils a pu ensuite passer son diplôme de fin d‘études secondaires en paix et faire des études plus tard.

blank

INFOBOX
Jürgen Rieger était avocat, fonctionnaire du NPD, du FAP et millionnaire. Il faisait en outre partie de la cellule néonazie de Hambourg autour de Michael Kühnen, Christian Worch et Thomas Wulf (Steiner). Cette cellule hambourgeoise était principalement responsable de la structuration de la scène néonazie en Allemagne de l‘Est et de l‘Ouest après la réunification et coresponsable des pogroms et des incendies criminels de 1991 à 1993 à Hoyerswerda, Rostock Lichtenhagen, Mölln et Solingen, dirigés contre des personnes migrantes ou réfugiées.

blank
blank
blank
blank

ÉPILOGUE

Hambourg 2011: Après un voyage en Israël, Nils télécharge des photos sur son ordinateur portable. Son fils Tom remarque une photo avec un drapeau à croix gammée. Nils lui raconte alors ce qu‘il a vu à Yad Vashem, le mémorial de l‘Holocauste à Jérusalem, et comment on y commémore les victimes de la Shoah. La colonne des héros rend hommage aux résistants et aux soldats qui ont combattu les fascistes et les nazis et libéré l‘Europe. C‘est en mémoire de ces femmes et de ces hommes courageux que Nils dépose le troisième caillou sur la colonne des héros.

A ceux qui ont sanctifié le nom de Dieu
A ceux qui sont tombés dans les ghettos
Aux partisans dans les forêts
Aux combattants de la Résistance
Aux soldats alliés Les frères qui aident
Aux lumières dans les ténèbres
Aux héros du courage et de l‘amertume
Dont la vie est éternelle.

 

blank

INFOBOX
Les mémoriaux du nazisme sont des lieux centraux de l‘éducation politique contre l‘extrémisme de droite. On y commémore les victimes de l‘Holocauste. Yad Vashem est le mémorial central à Jérusalem et le centre de recherche sur les victimes de la Shoah. D‘autres lieux de mémoire se trouvent souvent sur les sites des anciens camps de concentration, comme par exemple Auschwitz, Buchenwald, Dachau et Bergen-Belsen.

blank
blank

UNE HISTOIRE VRAIE – LE LIEU D‘ORIGINE

Dortmund et sa scène nazie
Au début des années 1980, cette ville située dans l‘ouest de la Ruhr a souffert d‘un taux de chômage élevé après que les mines de charbon puis les aciéries ont cessé leur activité. Le fait que le monde politique et la police aient fermé les yeux pendant des années, a conduit à la consolidation des structures néonazies, soutenues par les anciens nazis. Déjà avant la chute du mur, des néonazis de toute l‘Allemagne de l‘Ouest sont venus à Dortmund pour s‘organiser. Le chef de la police de l‘époque était connu pour ne pas agir contre la violence d‘extrême droite. Cela a conduit à cinq décès dus à la violence d‘extrême droite à Dortmund entre 2000 et 2006. Aujourd‘hui, le siège fédéral du parti Die Rechte (La Droite) se trouve à Dortmund-Dorstfeld, ce quartier est appelé «Nazikiez» («quartier nazi») par les membres du parti. SS Siggi a été élu au conseil municipal en 2014 avec 2000 voix pour le parti Die Rechte. Depuis le début des années 1980, il avait semé la terreur avec l‘organisation de hooligans nazis Borussenfront, en tabassant des concitoyens issus de l‘immigration dans le quartier nord de Dortmund après chaque match à domicile du BVB. La cellule terroriste nazie NSU a également tué à Dortmund le 6 avril 2006. Ce jour-là, Mehmet Kubaşık a été abattu par Uwe Mundlos et Uwe Böhnhardt dans son kiosque de la Mallinkrodtstraße, qui se trouvait à seulement quelques mètres du bar habituel du Front du Borussia, le „Thüringer Hof“. Lors du procès du NSU contre Beate Zschäppe à Munich, aucun néonazi de Dortmund n‘a dû témoigner. Le jour de la Fête de l‘unité allemande en 2021, SS Siggi, cet homme, qui à l‘âge de 31 ans, avait presque battu à mort le jeune Nils Oskamp, alors âgé de 15 ans, avec quatre complices, est décédé.

blank

Dortmund Dorstfeld, Emscherstraße, le soi-disant „quartier nazi“ (désignation des fascistes). Autocollant de campagne électorale de SS-Siggi datant de 2014, lorsqu‘il a été élu au conseil municipal de Dortmund. SS Siggi, Sigfried Borchardt (né en 1956, décédé en 2021) en tant que personnage de bande dessinée. Foto et dessin Nils Oskamp

blank

Pierre commémorative pour Mehmet Kubaşık, la sixième victime du meurtre du NSU, dans le quartier nord de Dortmund. Photo: N. Oskamp

TROIS PIERRES, LE PROJET

DREI STEINE est plus qu‘un livre autobiographique, c‘est devenu une offre d‘éducation politique avec des expositions, des lectures publiques, des ateliers et du matériel d‘accompagnement pédagogique pour le travail avec des classes scolaires. Le matériel d‘accompagnement peut être consulté sous ce lien/code QR :

www.dreisteine.com/schulausstellung

Il contient, entre autres, un exercice d‘écriture de scénarios, dans lequel les élèves sont amenés à trouver une fin alternative à Drei Steine. Le livre est paru en 2016 au Salon international de la bande dessinée d‘Erlangen, où il a été présenté avec les dessins originaux dans une exposition. Deux semaines plus tard, cette exposition a été inaugurée au Mémorial national-socialiste de la Steinwache (ancienne prison de la GESTAPO) à Dortmund. Depuis, l‘exposition a été présentée dix-huit fois en Allemagne et a été vue par plus de 150 000 personnes. L‘exposition a également été présentée dans cinq mémoriaux nazis. La première lecture en public par l‘auteur du roman graphique a eu lieu dans le cadre de la deuxième exposition à Dortmund. Plus de 300 lectures publiques ont été organisées depuis, pour un total de 270 000 spectateurs. La série d‘ateliers „Kreativ gegen rechts“ (Créatif contre l‘extrême droite), qui comprend des ateliers BD et de street art sur les frères et sœurs Scholl et Anne Frank et d‘autres formats d‘éducation politique créative, est également proposée depuis 2017. Drei Steine a reçu en 2016 le prix de la bande dessinée Rudolph Dirks Award pour la meilleure biographie.

blank

16.01.2017 Lycée Franken-Gymnasium Zülpich NRW. Lecture publique lors de la remise du certificat „École sans racisme – École avec courage“. En compagnie du parrain de l‘établissement, Julius Esser, devant 600 spectateurs. Photo: Maria Zarada

blank

16.11.2018. Lecture publique au collège Johann-August-Wirth-Realschule de Hof devant plus de 400 élèves. Finissage de la tournée de lectures et d‘ateliers en Haute-Franconie dans le cadre du programme de l‘exposition à le musée de la BD maison Erika Fuchs à Schwarzenbach an der Saale. Photo: Maria Zarada

blank

De juillet à novembre 2018, l‘exposition Drei Steine a été présentée au musée de la BD à la maison Erika Fuchs à Schwarzenbach an der Saale (Haute-Franconie). Erika Fuchs a été la traductrice de Donald Duck et de Mickey Mouse pendant plus de cinquante ans. Photo: Maria Zarada